En effet, les faux astrologues qui prétendent se référer aux étoiles pour vous prédire l’avenir le font en réalité à partir d’un vulgaire calendrier saisonnier d’origine théologique. Pour eux, c’est le temps qu’il faisait au moment de votre naissance qui doit déterminer votre destin. Pire ! Ils considèrent que les saisons terrestres de l’hémisphère nord déterminent l’action positive ou négative des astres du système solaire dans les signes du zodiaque (si, si !!!), en lieu et place des étoiles… En outre, ce calendrier zodiacal se trouve en décalage total avec les vrais signes astrologiques auxquels il prétend se référer, si bien que 86 % de chaque signe ne correspond pas à son secteur stellaire d’origine en raison du phénomène précessif !

Alors que le début du printemps coïncidait encore avec le début du Bélier stellaire il y a 1 800 ans, certains individus, pour des convictions purement religieuses, ont donc souhaité perpétuer artificiellement ce synchronisme astronomique à une époque où plus aucun lien céleste ne reliait le signe du Bélier à l’équinoxe du printemps boréal. Rien n’obligeait pourtant l’homme sensé à utiliser un tel calendrier zodiacal saisonnier d’essence religieuse afin de dresser des horoscopes de nativité. Et c’est pourtant bien ce qu’il se produisit…

Ce calendrier théologique saisonnier persan d’époque médiévale étrangement utilisé pour pratiquer de l’astrologie s’est en effet imposé en Occident chrétien en raison de la croyance en la supériorité mathématique des Musulmans. C’est ainsi que les Chrétiens et les Israélites se convertirent également dès le IXème siècle à cette fausse astrologie calendaire qui ne repose sur l’influence d’aucune étoile comme cela devrait être le cas.

C’est ainsi qu’une poignée de religieux hérétiques originaires du Khorassan eurent l’idée délirante de s’appuyer en l’an 830 sur un calendrier, dont le point de départ est fixé au moment où se produit l’équinoxe de printemps dans l’hémisphère nord, pour attribuer fictivement aux douze mois de l’année le nom de chaque signe astrologique, et ainsi déterminer des positions planétaires à partir d’un référentiel fictif sans se préoccuper de la véritable position des étoiles dans leur constellation respective. Il est d’autant plus affligeant de voir que ceux qui prétendent utiliser le zodiaque calendaire des saisons (dont les noms des signes astrologiques servent encore de nos jours à nommer les mois du calendrier officiel Afghan !) disent qu’ils pratiquent « l’astrologie traditionnelle » alors que l’astrologie des origines était celle qui s’appuyait sur le zodiaque des étoiles.

Cette tradition stellaire originelle est d’ailleurs toujours en vigueur en Inde où les astrologues perpétuent son usage depuis l’Antiquité… Notons à ce titre que la pratique sidérale de l’astrologie indienne (Jyotish) s’inspire d’ouvrages gréco-romains « sacralisés » datant de l’Antiquité. Ils sont connus sous le nom de Yavanajataka (la Nativité selon les Grecs) et de Romaka Siddhanta (la Doctrine des Romains) et sont eux-mêmes hérités du savoir astrologique babylonien.

Aujourd’hui, près de 100% des personnes se présentant comme astrologues ne le sont pas et sont incapables de nommer ou de déterminer à l’œil nu la moindre étoile de chaque signe astrologique. Ils usent de l’argument que les constellations sont d’inégales étendues (22° pour le Cancer et 46° pour la Vierge), alors que certaines d’entre elles préexistaient déjà lorsque les astrologues de l’Antiquité avaient établi les limites des signes de 30° chacun. Les étoiles des constellations se chevauchaient déjà (comme celles du Capricorne et du Verseau) ou étaient déjà éloignées les unes des autres de près de 7° parfois (comme la dernière étoile du Sagittaire et la première du Capricorne).

Et c’est à partir de ce même zodiaque sidéral que les astrologues de l’Antiquité mirent au point les interprétations astrologiques telles qu’elles nous sont parvenues, dans la mesure où tous les horoscopes, de l’an 419 av. J.-C. jusqu’en l’an 824 furent calculés à partir du zodiaque sidéral (lire « L’Histoire secrète de l’Astrologie » Tomes I et II où sont compilés les principaux vestiges horoscopiques)… En somme, toutes les règles et les descriptions de chaque signe astrologique qui nous sont parvenues sont héritées du zodiaque sidéral. Par conséquent, elles ne peuvent être appliquées que pour les horoscopes calculés à partir du zodiaque sidéral !

Aussi ces mêmes astrologues de l’Antiquité (Mésopotamiens, Grecs, Romains et Indiens) avaient-ils pris soin de déterminer le point de départ du zodiaque en fonction des étoiles fixes. Chaque étoile principale se trouvait donc à l’intérieur des « frontières » de son signe (Regulus en Lion, Antares au milieu du Scorpion, Nunki au milieu du Sagittaire, etc.). Désormais, les faux astrologues qui s’appuient sur le calendrier saisonnier zodiaco-théologique voient les étoiles principales des signes astrologiques se retrouver dans le signe suivant en raison de la précession des équinoxes ! Ainsi, l’étoile Hamal du Bélier se trouve en début de Taureau, l’étoile Aldebaran du Taureau se trouve à 10° Gémeaux, les étoiles Castor et Pollux se trouvent en fin de Cancer, l’étoile Regulus du Lion se trouve en début de Vierge, etc.

Le décalage entre le zodiaque des étoiles fixes des origines et celui des saisons est aujourd’hui énorme ! En effet, ce décalage est aujourd’hui de 25 degrés. Lorsque l’on sait qu’un signe astrologique fait idéellement 30 degrés, c’est pratiquement chaque signe « saisonnier » qui se superpose au signe stellaire précédent, de manière à ce que le Bélier saisonnier prend désormais la place des étoiles des Poissons, le Taureau saisonnier celui des étoiles du Bélier, les Gémeaux saisonniers ceux des étoiles du Taureau, et ainsi de suite ! Pour certains signes « saisonniers » (dits « tropicaux »), plus aucune étoile ne correspond à la constellation à laquelle ils sont censés se référer ! Ainsi, lorsque vous pensez être Cancer, vous avez 100% de chances que vous soyez né sous les étoiles des Gémeaux et lorsque vous vous croyez Gémeaux, il y a 100% de chances que vous soyez né sous les étoiles du Taureau !

C’est pour cette raison que vous pouvez constater des incohérences flagrantes entre les propriétés attendues des signes et le résultat observé parmi les personnalités, à l’image de François Hollande (12 août), de Francis Lalanne (6 août) ou de Bourvil (27 juillet) qui seraient Lion avec le zodiaque norouzien, alors qu’ils sont en réalité natifs du signe du Cancer. Idem pour les faux Bélier « norouziens » comme Raymond Barre (12 avril), Al Gore (31 mars) ou Valérie Hayer (6 avril) qui sont de vrais Poissons astrologiques. Les natifs de fin mars/début avril seraient selon les « saisonnologues » des Bélier fougueux rayonnant la joie de vivre en raison de leur naissance au moment du printemps… Or, on retrouve des natifs d’une grande mélancolie propre au signe des Poissons à l’image de Charles Baudelaire (9 avril) connu pour son spleen ou encore Jacques Brel (8 avril), etc.

Quant aux faux natifs du Taureau que sont Hitler (20 avril), Lénine (22 avril) ou Robespierre (6 mai), ils étaient de vrais Bélier de Feu ! Que dire du Roi Soleil Louis XIV (5 septembre), de Michael Jackson (29 août), de Freddy Mercury (5 septembre) ou de Carlos Valderrama (2 septembre) ! Ils sont bien évidemment natifs du Lion astrologique et non natifs du signe de la Vierge saisonnier ! Et les exemples peuvent être multipliés à l’infini, à l’image des natifs du Capricorne qui sont censés être « lourds et lents » car nés dans la période du solstice d’hiver alors que l’on retrouve les deux pilotes les plus titrés de la Formule 1, à savoir Michael Schumacher (3 janvier) né sous l’étoile Nunki du Sagittaire et Lewis Hamilton (7 janvier) né sous l’étoile Rukbat du Sagittaire

Notons enfin que les faux astrologues entretiennent la confusion dans l’esprit des peuples qui s’imaginent naïvement qu’ils s’appuient sur les étoiles pour dresser leurs horoscopes. Certains de ces faux astrologues sont même convaincus que leur zodiaque saisonnier correspond à la réalité stellaire. Il suffit pour cela de voir l’exemple de la pièce de monnaie commémorant l’indépendance de la Slovénie sur laquelle les autorités slovènes ont souhaité représenter la constellation du Cancer au-dessus du Mont Triglav car elle fut proclamée le 25 juin 1991. Or, dans la réalité, ce devait être la constellation des Gémeaux et l’étoile Propus (autrement appelée Tejat Prior) qui aurait dû être représentée dans la mesure où le Soleil se trouvait sur sa longitude à cette même date (soit à 8°41′ des Gémeaux avec le vrai zodiaque) !

Tout est ainsi faussé et les peuples ignorants cultivent malgré eux cette imposture vieille de douze siècles… Voyez tous ces imposteurs qui pullulent sur YouTube ou Tik Tok et qui dissertent sur les Nouvelles Lunes ou les Pleines Lunes dans des signes dans lesquels elles ne se trouvent même pas !!! La dernière grande éclipse du 8 avril 2024 observée au-dessus des Etats-Unis d’Amérique est un très bon exemple de manipulation puisqu’elle était observable en Poissons, et non en Bélier comme les imposteurs l’avaient annoncée :

Patrice Bouriche